La recomposition de l'action publique territoriale de l'environnement : un phénomène d'hybridation ? L'exemple de la gestion départementale de l'eau destinée à la consommation humaine en Ille-et-Vilaine (France)

Le système politico-administratif territorial franà§ais n'a cessé d'évoluer, s'adaptant aux changements de l'action publique et aux défis de l'environnement. La gestion de l'eau destinée à  la consommation humaine (DCH) est symptomatique de ces recompositions, ce que j'illustrerai en mobilisant le cas de l'Ille-et-Vilaine. A partir d'alertes pesant sur l'alimentation en eau potable du département, un long processus socio-politique s'engagea, aboutissant à  une reconfiguration du système. Cette dynamique fut marquée par : la constitution d'une coalition se saisissant des enjeux territoriaux une restructuration du système d'alimentation en eau potable (logique de séparation des compétences) des instruments d'action publique (dont un fonds départemental et les programmes Bretagne Eau Pure) mettant en lumière l'existence de modes de régulation d'ordre politico-administratif et par la responsabilisation des jeux d'acteurs complexes. Aujourd'hui, le système en Ille-et-Vilaine semble s'être recristallisé en un régime de gouvernance fédérale, dans lequel la ville de Rennes joue un rôle important. Cette trajectoire de reconfiguration est le résultat d'un processus d'hybridation entre des logiques environnementale et socio-institutionnelle. Ces résultats invitent alors à  s'interroger sur les réels déterminants de la recomposition de l'action publique territoriale de l'environnement et l'émergence d'une diversité de configurations départementales de la gestion de l'eau DCH.