Inventaire des Ulves en Bretagne année 1998 - rapport de synthèse

L'inventaire 1998 des marées vertes sur les côtes bretonnes fait suite à celui de 1997. Il a été réalisé de la même manière de façon à permettre la comparaison. Il comprend un recensement sur la totalité de la côte de tous les sites atteints par une prolifération d'algues vertes, et une quantification précise sur treize d'entre eux, en général les plus affectés. Sur ces derniers, un suivi des flux d'azote à la période critique a été effectué, et le stock d'algues présentes sur la plage et dans les premières vagues a été quantifié. Le contraste climatologique fort entre 1997 et 1998 a été mis à profit pour comparer les conditions printanières et estivales et rechercher un lien avec l'abondance des algues. Les précipitations de mars à juillet 1997 sont déficitaires par rapport aux références interannuelles, alors que celles de 1998 sont largement excédentaires. Le rayonnement présente un contraste inverse, et de plus faible ampleur. Les concentrations de nitrate, et surtout les débits, sont supérieurs en 1998. Ils ont engendré des flux azotés en moyenne 3,3 fois plus élevés qu'en 1997. Le nombre total de sites atteints en 1998 est nettement supérieur à celui de 1997. Les ulves quantifiées sur l'estran et dans les premières vagues totalisent 21 000 t en 1998 contre 19 900 t l'année précédente. La forte augmentation du flux d'azote ne se traduit apparemment que par une faible augmentation des tonnages observés. Les indicateurs relatifs de rendement de transformation de l'azote en ulves dans les différents sites sont en 1998 inférieurs à ceux de 1997. Dans les baies de la Fresnaye, Lannion et Douarnenez, les indicateurs restent élevés. Les baies de Lancieux et de l'Arguenon d'une part, et les différentes parties de la baie de Douarnenez d'autre part, sont à considérer comme des ensembles du fait de leur bonne communication à basse mer. Un stock important d'ulves a été mis en évidence en baie de Douarnenez dans des zones plus profondes (-2 à -18 m). Il semblerait que de tels stocks "offshore" existent également dans d'autres sites. Avec l'augmentation du nombre de sites atteints, il s'agit là probablement d'une forme d'extension de l'eutrophisation des côtes bretonnes. (OCR non contrôlé)