Étude sur la prolifération de la micro algue Alexandrium minutum en rade de Brest

Mise à jour : 01 décembre 2014
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relation santé-environnement
biologie marine
phytoplancton

Suite à l’événement de grande ampleur d’efflorescence d’Alexandrium minutum et des toxicités associées en Rade de Brest en 2012, un projet a été élaboré avec la Région Bretagne dans le cadre du développement du port de Brest. L’Ifremer a organisé un échantillonnage dans l’estuaire de la rivière de Daoulas, zone la plus touchée en 2012, au cours des printemps-été 2013 et 2014. Un suivi de la présence d’A. minutum dans les sédiments a également été réalisé en hiver 2014.
De ces suivis, des mesures réalisées au laboratoire à ce jour, des simulations du modèle Prévimer ainsi que des résultats du réseau Rephy et Velyger, il ressort que:
* La rade de Brest peut aujourd’hui être considérée comme une zone à risque pour Alexandrium minutum. En effet, depuis 2012 les blooms sont récurrents, dépassant le seuil d’alerte et entrainant une toxicité des coquillages. L’ensemble de la rade présente des sédiments contaminés par la présence d’A. minutum.
* La période à risque s’étend de mi-mai à fin août. Les estuaires du fond de rade, ainsi que le Sillon des Anglais sont les zones les plus touchées. En Baie de Daoulas et au Sillon des Anglais, l’année 2014 a été une année présentant un développement d’A. minutum, ainsi que des toxicités, sur une période très longue par rapport à 2012 et 2013. Le secteur Elorn a vu des concentrations en A. minutum ponctuellement supérieures au seuil d’alerte mais pas de toxicité.
* Le suivi Daoulex a mis en évidence l’importance de la température de l’eau pour le démarrage du bloom. 2014 est une année où les températures de l’eau ont été plus chaudes au printemps ce qui coïncide avec un démarrage beaucoup plus précoce, dès mi-mai du bloom. C’était la situation opposée en 2013.
* Les apports de nutriments par la rivière Mignonne semblent aussi être un facteur non négligeable, 2014 se situant entre les forts débits de 2012 et les débits plus faibles de 2013. L’intensité du bloom d’A. minutum présente cette même différence interannuelle.
* Les blooms d’A. minutum présentent des maxima pour les faibles coefficients de marée, c’est-à-dire lorsque les courants sont plus faibles et permettent un maintien du bloom dans les fonds d’estuaires, plus favorables à la croissance d’A. minutum.
* L’hydrodynamique de la rade seule ne peut expliquer la distribution d’A. minutum dans l’ensemble de la rade à partir d’un seul point de germination et de développement. Il s’agit vraisemblablement de plusieurs foyers de germination et de développement, qui ensuite vont contaminer, à de plus faibles abondances, le reste de la rade.
* Alexandrium minutum n’est qu’une espèce parmi l’ensemble de la communauté microphytoplanctonique mais elle peut devenir dominante au sein de cette communauté, comme en 2012 et 2014.
* Le séquençage de l’ensemble des ARN messagers de souches d’A. minutum a mis en évidence une diversité intra-spécifique extrêmement importante à la fois entre souches isolées au cours d’efflorescences distinctes (à la fois dans l’espace et dans le temps), mais également au sein d’une même efflorescence. L’impact de cette diversité sur la dynamique des efflorescences reste méconnu.
* Une approche de génétique des populations a pu mettre en évidence des différences de fréquences alléliques entre sites Bretons touchés par des efflorescences à A. minutum. Ceci indique que ces efflorescences se développent de manière indépendante, sans qu’il existe de forts flux de gènes entre sites.
* Les populations d’A. minutum de la rade synthétisent plusieurs types de toxines PSP au cours du bloom.
* Un test bandelette de détection et quantification d’A. minutum est en cours de développement.

Notice détaillée

Étude sur la prolifération de la micro algue Alexandrium minutum en rade de Brest
Type de document
Rapport
Auteurs personnes
Youenou, Agnes
Terre, A.
Schmitt, Sophie
Savar, Veronique
Quere, Julien
Plus, Martin
Petton, Sebastien
Malestroit, Pascale
Le Gal, Dominique
Le Brun, Luc
Lazure, Pascal
Gouriou, Jeremie
Duval, Julia
Doner, Anne
Dia, A.
Destombe, Christophe
Caradec, Florian
Andrieux, Francoise
Abernot, Chantal
Siano, Raffaele
Pineau-Guillou, Lucia
Le Gac, Mickael
Labry,Claire
Klouch, Khadidja
GUILLOU, Laure
Dreanno, Catherine
Amzil, Zouher
Le Bec,Claude
Chapelle,Annie
Éditeur
Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER)
Date de parution
01 décembre 2014
Langue
Français
35029.pdf
Disponible au format pdf | 4.57 Mo