Derrière une apparente stabilité, la consommation d’énergie en Bretagne s’est transformée en profondeur

La consommation d’énergie en Bretagne a amorcé une baisse depuis 2005 qui reste à renforcer pour atteindre les objectifs nationaux en matière d’énergie. La répartition de cette consommation par secteurs et par ressources énergétiques a peu évolué. Même si des réductions notables ont eu lieu dans le secteur résidentiel, les transports et l’usage des produits pétroliers.
De quelle consommation d’énergie parle-t-on ?
Comme la consommation d’énergie dépend en partie des conditions climatiques, pour analyser son évolution, il faut s’affranchir des fluctuations climatiques. C’est pourquoi on considère la consommation d’énergie finale, c’est-à-dire l’énergie livrée aux consommateurs (essence à pompe, électricité au foyer, etc.), corrigée du climat.
Une baisse de la consommation dans les secteurs les plus énergivores
En Bretagne, la consommation d’énergie finale corrigée du climat représente environ 5 % de la consommation nationale. Elle a baissé depuis les années 2000 (- 5,8 % entre 2012 et 2020 [1]) malgré la croissance démographique et économique que la région a connue sur la même période. Cette baisse reste néanmoins en-deçà de l’objectif national à atteindre pour 2023 qui impose de réduire de 7 % la consommation d’énergie finale par rapport à 2012.

Les plus gros consommateurs d’énergie dans la région restent le secteur résidentiel/tertiaire et les transports, bien qu’ils aient chacun réduit leur consommation de plus de 10 % depuis 2005. L’industrie, l’agriculture et la pêche représentent environ un quart des consommations.
La baisse des consommations d’énergie du secteur résidentiel s’explique par l’amélioration des performances énergétiques du bâti mais aussi par la substitution d’une partie des produits pétroliers utilisés pour le chauffage, par d’autres matières énergétiques telles que l’électricité, le gaz et des énergies renouvelables ou de récupération. Quant aux tendances observées pour les consommations des secteurs d’activités (pêche, agriculture, industrie) et des transports, elles résultent d’évolutions économiques mais aussi des effets de la pandémie pour 2020 pour le secteur des transports (moins de déplacements, donc moins de consommation de produits pétroliers).
[1] Source : Mémento des Chiffres clés en Bretagne en 2020. Conférence Bretonne de la Transition énergétique du 21 juin 2022 (OEB).
Aller plus loin et fouiller les données disponibles sur la consommation d'énergie
Vers plus de sobriété et d’efficacité énergétique
Pour mesurer l’efficacité énergétique d’une économie, on utilise l’intensité énergétique par point de PIB et par habitant. Elles rendent compte des actions engagées en matière de sobriété et d’efficacité énergétique. Depuis 2000, l’intensité énergétique des Bretons et des Bretonnes mais aussi de leur économie a baissé ce qui traduit une amélioration de l'efficacité énergétique. On observe les mêmes tendances à l’échelle nationale.
Aller plus loin et consulter les chiffres clés 2020 sur l'énergie en Bretagne
La Bretagne améliore sa couverture énergétique, même si elle reste faible
Au regard de sa consommation, la Bretagne produit peu d’énergie. Ses capacités de production reposent sur l’exploitation d’un mix, composé de ressources renouvelables (bois-énergie, éolien, hydraulique et solaire) et de récupération (valorisation des déchets, production de biogaz). Même s’il a progressé depuis 2005, son taux de couverture énergétique grâce à ce mix n’est que de 14,5 %. La région doit importer une grande part de l’énergie dont elle a besoin, à savoir des produits pétroliers, de l’électricité, du gaz naturel, du charbon, des agro-carburants et de la vapeur fossile.

Mieux comprendre
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Datavisualisation - La consommation d'énergie finale en Bretagne par produit, secteur et ressource depuis 2000
- Données - Bilan énergétique territorial en Bretagne
- Données - Consommation d'électricité en Bretagne
- Données - Consommation de gaz en Bretagne