Que nous disent les cartes postales anciennes sur les représentations paysagères ? De nombreuses cartes postales de Bretagne ont été publiées au cours du XXe siècle. Plus de 50 000 sont consultables sur la plateforme Cartolis, administrée par le Carton Voyageur. Découvrons ce qu’elles nous enseignent.
Le littoral est particulièrement présent sur les cartes postales anciennes, 73 % des communes photographiées sont en bord de mer. La commune la plus représentée est Binic-Étables-sur-Mer, présente sur 4 % du corpus. Les paysages photographiés sont principalement des paysages balnéaires (plage, port, phare, etc.).
La plage est un motif souvent lié aux stations balnéaires qui se sont développées pendant la première moitié du XXème siècle, montrant ainsi les cabines de plage, l’urbanisation croissante des stations (villas, casinos, etc.) ou encore les moments de baignade. La plage est le symbole par excellence des bienfaits thérapeutiques des bains de mer prônés au début du XXème siècle.
Le port, avec ses bateaux, est un motif qu’on retrouve de tout temps. Un attrait particulier a tout d’abord été porté pour son aspect pittoresque. Les bateaux et les activités maritimes ont également été représentés : voiliers de pêche, scènes de régates, forêts de mâts dans les ports, etc.
Le phare est un motif emblématique des paysages balnéaires. La Bretagne en compte une cinquantaine, soit plus d’un tiers des phares de France ! Ces ouvrages d’art ont souvent été photographiés pendant leur construction à des fins documentaires.
L’essentiel du trait de côte en Bretagne (57 %) est constitué de falaises et côtes rocheuses. Le motif de la falaise a été représenté sur 7 % des cartes postales anciennes. Il fait partie des paysages romantiques et représente la force de la nature sauvage, entaillant vigoureusement la roche et provoquant son érosion.
Les paysages de couchers de soleil sont particulièrement photographiés. Généralement pris avec la mer et des bateaux, ce paysage montre une mer paisible et infinie.
La tempête est un motif caractéristique des paysages romantiques bretons. Symbolisant la puissance de la force naturelle, elle a été particulièrement photographiée lorsque les vagues frappaient la côte rocheuse, montrant une mer en mouvement incontrôlable.
Motif des paysages de curiosité, les rochers sont des points d’intérêts pour les touristes. Ici, le rocher prend une forme originale pouvant être assimilée à des objets connus. Certaines communes, telles que Trégastel ou Perros-Guirec, en comptent beaucoup.
Les grottes, motif façonné par l’érosion, attirent la curiosité des touristes. Les grottes situées dans les communes de l’intérieur des terres ont très souvent une dimension religieuse contrairement aux grottes localisées sur le littoral.
Il existe 30 000 km de cours d'eau en Bretagne. Représentant 8 % des cartes postales, ils montrent des paysages fluviaux anthropisés (canaux, etc.) ou au contraire moins marqués par les activités humaines, comme ici.
Les ouvrages d’art (ponts, viaducs, aménagements hydrauliques, voies ferrées, etc.) sont imagés sur les cartes postales anciennes à des fins documentaires. Ces cartes postales permettent d’avoir un témoignage contemporain des bouleversements liés à la révolution industrielle. L’ouvrage d’art est devenu partie intégrante voire emblématique du paysage quotidien.
Occupant près de 9 % de la surface de la Bretagne, les paysages de zones humides font parties des grands absents des représentations dans les cartes postales anciennes.
Aujourd’hui, les paysages de landes sont au cœur de divers enjeux environnementaux et sont intégrés dans les politiques de sauvegarde du patrimoine naturel et paysager. Il n’en a pas toujours été ainsi. Les landes sont très peu représentées dans les cartes postales anciennes de Bretagne. Lorsqu’elles sont visibles, c’est principalement pour mettre en valeur un autre motif paysager, ici le puits de la Lande du Paon.
La forêt est aujourd’hui un élément marquant des paysages bretons, occupant 13 % de la surface régionale. Ce n’était pas le cas au début du XXème siècle, elle occupait moins de surface et était également peu représentée dans les cartes postales anciennes.